Décidément je n'ai pas de chance avec la météo en ce moment... La pluie a envahi l'environnement durant la nuit. Ce mercredi 10 août je reprend la route pour l'est de la Slovaquie et les hauts Tatras. Je flirte avec les frontières polonaise aujourd'hui et Ukrainienne pour demain.
Dès Bratislava la pluie est présente. Elle ne me quitte pas de la journée. Parfois très forte, parfois faible mais jamais elle ne s’arrête. Du coup la vision de la campagne et la découverte des hauts Tatras est quelque peu faussée. Le peu que j'en distingue est magnifique. Au début, une alternance de cultures classiques de nos contrées, ensuite de grandes forêts de feuillus puis les sapins prennent leurs places avec l’arrivée des montagnes.
Vers 10h30 je m'arrête prendre un café et un jus d'orange. La chose parait banal. Les slovaques, eux, s'arrêtent aussi à cette heure là, mais pour prendre leur repas du déjeuner... Je me souviendrai toute ma vie du regard de ce jeune serveur quand je lui demande mon café espresso et un jus d'orange alors qu'il sert des plats à base de riz et de veau aux personnes présentes. Durant cet arrêt, je croise un groupe de motard sur de vielles bécanes.
Une belle occasion pour engager la conversation. Comme moi, ils sont trempés.
Une chose est constante, je m'arrête régulièrement près des arrêts de bus (le seul équipement urbain ou en campagne qui te met à l'abri de la pluie, en route, et que tu trouves à peu près partout) pour me reposer et évacuer le stress de la route humide et de ses dangers. A chaque fois il y a des gens. Une belle occasion pour un échange. Pas dans la parole car ils ne parlent pas anglais mais dans les regards et les gestes pour s'exprimer. A chaque fois, ils regardent les stickers sur les valises et applaudissent. L'occasion d'échanger une poignée de main extraordinairement chaleureuse lorsque je repars. Ils m'ont parlés sans que je comprenne mais ce que je lis dans leurs regards est immensément enrichissants.
Lors de mon arrêt carburant, un jeune pompiste, parle un peu anglais. Nous pouvons aller un peu plus loin dans l'échange. J'adore ce moment et le salut de la main qu'il me fait au départ. J'ai profité de l'arrêt pour ajouter une couche car l'eau est, à présent, rentrée partout. Les gants sont trempés. Les pieds sont à la piscine et le reste commence à avoir froid...
J'attaque, juste après, la montagne et je me dis justement, ça pourrait être pire : il pourrait y avoir du brouillard. Devinez-quoi ? Bingo, il arrive sans me quitter jusqu'à Zdiar ou j'arrive au logement réservé la veille : l'Ubytovanie (un des 4 mots slovaques à connaitre) Perla Aqua.
Mon slovaque est, à présent, sous maîtrise avec ces 4 mots : ahoj (bonjour), dovidiena (au-revoir), dakujem (merci) et enfin ubytovanie (hébergement).
2 heures après mon installation, une accalmie me permettra ces photos depuis la fenêtre de ma chambre :
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Remarquez les meules dans le deuxième champs - des années que je n'avais pas vu cela |
N'ayant pas pris de repas à midi en raison des embouteillages et des accidents tout au long de la route (une occasion de faire connaissance, amicalement, avec la policia lors de me remontée de file) j'ai un peu faim ce soir. Je me rend a la pension Strachan, tout près.
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penzion Strachan |
Encore un repas délicieux... Tiens!!! j'ai oublié de prendre en photo le pancake au miel qui a clôturé le repas. Quel dommage qu'ils ne mangent pas de pains, leurs sauces sont à tomber.
Vous savez quoi : il pleut toujours.
Bon allez!! une tisane de thym pour éviter le rhume demain et au lit.
Oh!!!!! Bien dormi! Je me sens frais. Et, il ne pleut plus. Pas encore de soleil pour aujourd’hui jeudi 11 aout mais je ne devrais pas avoir d'eau. Miracle, tout est sec à part les gants. J'ai expérimenté un moyen de chasser l'eau des bottes qui a fonctionné: utiliser les serviettes de l’hôtel en les mettant toute la nuit dans les chaussures. Idem pour les gants mais avec du papier toilette. J'ai descendu le rouleau.
Je vois un peu mieux l'endroit ou je suis qu'hier. Zdiar est une zone de villégiature pour les tchèques et les slovaques. L'hiver c'est ski et l'été randonnée à priori. Une chose curieuse me fait penser à l'ère soviétique (tout cela est bien sûr due à mon imaginaire formaté) : de la musique traditionnelle est diffusée dans les rues via des hauts parleurs. Quelque chose comme si on disait aux gens comment penser et être. Ce n'est pas cela, je sais... mais ça fait bizarre...
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les hauts de Zdiar |
Allez il est temps de partir. Je rejoins l'est de la Slovaquie et les mystères de la minorité ruthène avant de redescendre vers Kosice pour la nuit.
Cette fois, à midi trente je m'arrête dans une sorte de routier et je prends le menu du jour (3,5€). Enfin, j'essaye, car les serveuses ne parlent pas anglais et la carte, en slovaque, ne m'aide pas beaucoup. Je comprends que je dois choisir parmi une liste de plat correspondant au jour : jeudi donc. Un chauffeur (je suppose) ayant des rudiments d'anglais est appelé à l'aide par les serveuses. Au jugé je choisis le goulash mexicain et quelque chose à base de poulet, de frites et de riz. Arrive une soupe aux choux légèrement relevée avec des lardons puis un filet de poulet, du riz, des frites dans une sauce sucrée avec des pêches et du fromage râpé sur le filet... Comment dire ????
J'ai mangé, j'avais faim...
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Une partie de la salle du routier |
Je continue en quittant les grands axes. Je traverse un village qui me laisse un peu perplexe. C'est plutôt une sorte de bidonville fait de bric et de broc. Je crois que j'arrive chez une population faisant partie des minorités slovaques. Celles qui fâchent si on en parle. Je n'ose pas m'arrêter et faire des photos. Je le regrette maintenant.
Puis arrive une route viroleuse, complètement défoncée dans une magnifique forêt.
A 14h30 je suis sur mon lieu d'hébergement. L'endroit pourrait faire peur avec les codes de chez nous. Il s'agit d'une auberge de jeunesse de 300 lits au milieu de barres d'immeubles de l'ère soviétique. C'est propre et l'accueil y est charmant. J'ai un peu peur pour la moto et mon chargement, il faut bien le dire. Mais le prix défie toute concurrence (14,9 € la nuit) et j'ai besoin de revenir dans mon budget journalier.
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Le truc avec la bâche : c'est à moi. |
Kosice a un joli centre historique. Elle a ravi la participation, à Bratislava, pour la capitale de la culture européenne en 2013 avec Marseille. Ce cente contraste avec la périphérie datant des soviétiques.
Je crois que les codes français et la lecture qu'on peut en faire ne s'applique pas ici.... Bon j'ai quand même mis en route l'alerte de déplacement et de contact de ma balise...