Des poules ? non des nids...

26 août : Je crois que nous sommes un vendredi mais j'ai un peu perdu la notion des jours... Je me rappelle de la date en raison de la fête de ma fille : bonne fête Natacha. Ce soir, je dors dans une pension spécifiquement choisie. En effet, celle-ci dispose d'une piscine. J'ai besoin d'un lieu confortable ou pouvoir me détendre. Direction Baia Mare. Je quitte la Transylvanie pour les Maramures. 

Depuis que je suis en Roumanie, je vois beaucoup de chiens errants, des charrettes et des chevaux. J'ai aussi vu de jolis petits cochons aujourd'hui. Ce soir, je vois aussi des poules, gallinacées présentes dans le jardin de ma pension (ne cherchez pas, il n'y a aucunes allusions ou métaphores). Je n'en ai jamais vu sur les routes jusqu'à présents. J'ai vu beaucoup de nids par contre. Des petits, des étroits, des longs, des gros. J'ai bien cru que l'un d'eux allaient avoir raison de ma jante avant aujourd'hui. Mais non, c'est passé.

Il y a, aussi, beaucoup de gens sur les routes qui attendent le bus. Souvent, ils font signes en agitant la main aux automobilistes ou chauffeurs de poids lourds. La première fois, c'était de jeunes femmes qui faisaient cela. Sur l'instant, j'ai cru qu'il s'agissait d'autres choses. Mais non, pas du tout... J'ai honte. Bref, rien de plus qu'une manière de faire du stop pour se faire emmener quelque part. 

Ah!! ce soir j'ai enfin pu laver la moto grâce à la gentillesse de la propriétaire de la pension. Elle ne brille pas comme un sou neuf (la moto, hein!!!), mais cela me permet de faire quelques observations et vérifier que tout est bon. 

Baia Mare

27 août : traversée des Maramures aujourd'hui pour arriver dans la région de la Bucovine. Je crois bien qu'il s'agit d'une des plus belles balades que j'ai pu faire à moto. Pas de hauts sommets, mais une montagne toute en rondeur et verdoyante. Une campagne magnifique. Les 150 premiers kilomètres se font sur une belle route, un vrai billard. Le ruban s'enfonce dans une forêt très dense. Il monte, il tourne, il descend. Un vrai régal. Un panneau routier attire mon regard. Sapanta. Ça me dit quelque chose. Le temps que le village arrive, le souvenir de ma lecture du Lonely a refait surface. Je dois m'y arrêter (Voyez les photos un peu plus bas). Puis arrive la ville de Sighetu Marmatiei, ça ne vous dit rien ? un des plus célèbres prix nobel y a passé son enfance. Juste au moment ou un affreux jojo à la moustache ridicule a déporté toute sa famille et beaucoup d'autres à l'aide de ces sbires. M. Elie Wiesel. L'Ukraine est toute proche : 2 km à peine. 

Le cimetière joyeux de Sapanta

La fin de la balade est tout aussi charmante sur le plan visuel. Beaucoup plus difficile sur le plan routier. Les 80 kilomètres suivants passent par le col de Prislop. Des paysages superbes mais une route complètement défoncée. Des panneaux annoncent qu'il y a des trous et des bosses pour les 7 km suivant. Au bout des 7 km, je crois être au bout, mais non, un autre panneau annoncent la même chose. Et ainsi de suite jusqu'à la fin.

Enfin j'arrive au bout de cette terrible route. J'ai quasi roulé tout le long, debout, pour amortir les chocs et anticiper le plus possible l'état de la route. Mes épaules sont tétanisées. La moto et le chargement ont souffert mais pas de casse. Les 20 derniers kilomètres m’amènent à Campulung Moldovonesc. Encore une montagne magnifique.

Pour ce soir et les prochains jours je joue à Antoine de Maximy. La moto reste au vestiaire. Ce soir, je dors chez vous. Heu!!! non pas chez vous!!  mais chez  Felicia, Ioan et leurs 5 enfants.