J'ai trouvé le pays des géants

2 octobre : je suis arrivé au pays des géants. Pour une fois, je suis au standard masculin. Je vais pouvoir refaire ma garde robe un peu élimée après 2 mois... Ulcinj, la plus albanaise des villes du Montenegro me sert de pause. 

Mon hôtel est équipé d'un balcon et le temps est au beau fixe pour les 3 jours à venir. J'en profite donc pour laver les mousses de mon casque et ma combi qui ne ressemble plus à rien après ces deux mois de pollution, de poussière et de sueur. Ouf!!! ça sent un peu meilleur là dedans.

C'est la première fois que je prends un bain de mer un 2 octobre dans l'hémisphère nord. Plutôt agréable comme sensation. La température de l'eau est égale à la température de l'air : 24 degrés.

Cette pause de 2 jours sans conduire est la bienvenue.

Lundi 3 octobre : Hier soir, un orage assez violent s'est abattu sur la ville. Du coup, ce matin, cela me fait penser à regarder la météo de l'endroit ou je veux aller, après demain. Cela se situe en pleine montagne à l'intérieur du Monténégro : le parc du Durmitor à Zabljak via le canyon de la Tara. Pas de bol, il doit pleuvoir mardi et neiger mercredi. La température passe de 20° à 0° en 48 heures. Je dois revoir ma copie...

Cet hôtel ou je suis est plutôt bien, les patrons (2 frères) sont très agréables et nous avons un excellent contact. Il n'est pas très cher.

Je tiens a voir l'intérieur du Montenegro.

Je n'ai qu'une seule solution. Faire aujourd'hui, en une seule journée, ce que je devais faire en deux jours à partir de mercredi. Et je prévois une nuit de plus ici pour me reposer. La distance est énorme si les routes sont pourries.

Banco, il est 7h15 faut que je parte, maintenant!! Bon!! quand même après le p'tit dej.

Au cas ou la route serait trop difficile, je pars, d'abord vers le Durmitor et je verrai à Zabljak si je poursuis par le canyon de la Tara, ou si je fais demi-tour.

Les routes Monténégrines sont belles et parfaites pour le moment. Je longe l'Adriatique jusqu'à Sutomore puis je bifurque vers le tunnel de Virpazar afin d'entrer dans le cœur montagneux.

Virpazar est au bord du lac de Skadar, le plus grand lac des Balkans. Les  bords du lac sont couverts de nénuphars, c'est assez incroyable.

Je continue ma route vars la capitale Pogdorica. Pour l'instant, le bitume est parfait. Un vrai billard. C'est reposant! Je suis entré dans la montagne dès le tunnel de Virpazar passé. La température a bien chuté. Il fait 16 degrés. Je poursuis, maintenant, vers Niksic afin de rejoindre,  l'entrée du parc Durmitor. C'est le moment que la maréchaussée, équipée de ces derniers modèles de radars, choisit pour faire connaissance avec moi. Le radar, un truc que j'avais complètement oublié depuis la Roumanie...

La particularité du Monténégro est sans doute d'avoir eu des prix canons sur les panneaux d'indications de vitesse. Il y en a vraiment beaucoup  sur un même tronçon. La vitesse passe de 80 à 40 puis à 50 puis à 70 puis à 50 puis à 80, etc... Parfois, tous les 200 mètres environs.

Je suis flashé a 98 km/h pour 80 autorisé... La photo est belle d'ailleurs, j'aime bien ma moto et ma tronche sur l'écran du radar que le policier me montre. Ce premier policier est plutôt sympathique. Je discute avec lui, m'excuse en lui indiquant que je pensais que la vitesse autorisée était 100. Bon prince, il me dit OK vas-y "p'tit gars"!

J'allais remonter sur la moto quand le deuxième policier, qui vient de finir avec son client, nous rejoint. Lui, n'a pas l'air disposé à me laisser partir. Mon sympathique policier semble lui dire de laisser tomber, qu'il m'a dit d'y aller. Mais le bougre insiste. Je crois qu'il voudrait une image avec le chiffre 20 inscrit dessus. Mais je ne comprends pas. Et quand je ne comprends pas je fais une tronche bizarre. Il finit par abandonner... Ouf, je repars.

Ces péripéties m'ont donné envie d'un café et d'un jus de fruit. Ce sera mon premier café turque, il n'y a pas d'autres possibilités (pas beaucoup aimé). Juste après, j'entre dans le Durmitor. J’enchaîne avec le canyon de la Tara.  Je suis ébahi par les paysages grandioses et la parure automnale de la montagne.

Je ne regrette pas d'avoir fait cette boucle. Même si cela est long sur une journée, aucun des villages que j'ai traversé n'était pittoresque.